Les mots fusent bombés au creux de l'univers, La lune seule se fait l'écho de ses vers, Elle balance son vertige solitaire Au-dessus du réel qui cogne, qui atterre. A côté, le beau figé s'agite sous verre, La clé s'ouvre aux indomptables mystères. Ils...
Sous l’apparat rangé, la vermine. Ces gens Gras lustrent les égouts, la bassesse mugit. C'est bêtise fougueuse d'un rat émergeant Des tunnels tordus, le petit enfer rugit. Des barbelés rongent leur tête préjugeant Pourris. Le cœur doute, pauvre intelligent...
Accroché à une brindille, emporté Par le vent frêle de l'été, il frissonnait. Cet être sensible dansait vite agité Par la pluie contrariée, les détails peinés. Son cœur, tendre tambour des cieux, résonnait Des sentiments rois nés des confins exaltés,...
Cet arbre vit sur les ruines grattées, fêlées, La mémoire gît rampante enracinée. Les fidèles chauves-souris viennent tourner A la même heure usée, ensorcelées. L'arbre peine. Les dures ruines décharnées Capturent les grains en liberté malmenés, Lourd...
La vague pleine a presque tout refoulé, Les peines s'endorment profondément cachées. Elle a laissé l'amnésie, puis s'en est allée, Pour seule mémoire le sang sur le rocher. La mer couve les secrets troubles avalés. L'épave vivante continue de couler,...
Mon tendre soldat sur la prairie s'est couché. Au-dessus des batailles, monte le silence Qui pleure. Regarde, l'univers s'est penché, Il honore les surdoués, leur excellence. Ta tombe est dans mon âme, trouée par la lance De peine où survit le noble chant,...
J’ai plié parfois raide de dépit, J'ai entendu, senti tant de folies, Caché mon être d'une étole en plis, Vêtue de ces dire qui m’ont bâtie. Délits délibérément embellis, Délicieux et libres loin des orties, Indélébile empreinte peu abolie D’un Ego empêtré...
Elle est rose, la belle, l'adorée, Se dressant reine au delà des lys, Pour elle le temps des charmants, Ils chantent les airs de velours. Elle s'offre, d'un sourire se lasse, Honorée sur un dôme de pétales, Le vent amoureux caresse La grâce de l'insoumise,...
Née du temps rapide, Où l'identité se fabrique, Où les seins se recyclent, Quand la beauté se décortique, Le modèle pose, banal, bancal. Elle prône la féminité, Façonnée d'une main d'homme, Ingénue, elle soupire de liberté. Éprise de ses fesses en devenir,...
C'est une immense armoire à miroirs, Celle de la grand-mère qui engendra l'As. On s'y voit, on la polit, on croit qu'on la casse, Bâtir la grande histoire, remplir les tiroirs. Les femmes s'admirent, se pâment, frustrées jacassent, Et les hommes observent...
Il monte l'escalier, laborieux, fier. N'observe pas l'arrière, tiens un pilier. Vertige. Oublie les sombres pierres, Tiens le lierre, le vivant est l'allié. Les pierres disparues de ce collier, Qu'on admire, qu'on tire par derrière, Sont reflets où luisent...
Ton sang me brûle, toi guerre vorace, On dit que tu crames même les flammes, Poète sans peur, ma torche est vivace Quand j'écris : qui de nous deux perdra l'âme ? Mon combat est en dedans, je me blâme Quand tu aboies, la voix épaisse, basse, Qui purulle...
Ma Mie, fais attention au creux du jour, A t'encombrer de ces fleurs de toujours, Ce dôme intérieur fait seul écho Au pharaon doré en son tombeau. Elle est douce la pensée de velours, Elle amortit les chocs sourds, les plus lourds, Mais elle entend en...
Un démon s'est penché sur son berceau, Pour elle, beauté, or, intelligence. Joie, fardeau en guerre vont à l'assaut D'enfers gracieux, les merveilles s'agencent. L'ivresse apprend, mûrit l'exigence, Oubliant les passions frustrées des sots. Et elle ?...
Hélas, les aimés sont rentrés trop tôt, Mais on les retrouve à chaque hiver, On va au bois, on court, on vole vers Eux pour l'ancien feu aux tendres coteaux. La lune veille nos rires tantôt Doux, tantôt fiers. Mais le chemin au vert S'est terni. Les os...
À la femme, ils boivent la pensée, Les grandes cravates aux bouts rapiécés, Laissons-lui les pots, les fleurs hardies, Le tendre jardin épanouit, on dit. On la vidait, elle se remplissait, Brave cruche aux formes arrondies, Un goût d'enfer, souffre et...
La voilà tombée dans la grotte, lasse, Sa voix née des secrets se faisait basse, Le silence s'ennuyait, approuvait, Loin des bruits grossiers, ils se sont trouvés. Amochės, bruts, mais leur mal a la grâce, Ce chagrin cousu en cave ressasse Sans mots la...
_ "Je ne peux voir l'impudeur de tes pleurs, Ravale ton dégoulinant malheur, Ce deuil exalté des morts m'indispose, Ils sont partis, c'est propre,, ils reposent. Ton rite est baroque, il apause, Les cris affolés, les riches couleurs À l'encens. Les lourdes...
Écrivez-moi une lettre à l'ancienne, Avec l'adresse terrienne de ma maison, Vous seul l'avez, vous faîtes toutes mes saisons, Les mers de carte postale au bleu de sienne. Art muet pour les autres criards sans raison, Et moi, ai-je jamais fait œuvre de...
Assoiffé, il se traîne vers le donneur d'eau, Cet homme brave près de son puits éternel. _ "Je te donne tout", crie-t-il, riche, l'or sur son dos, Il se faufile, freiné par la sentinelle. _ "Arrogant ! Le champagne porte ton radeau" ! _ "Je veux l'eau,...
A tous les dėraillės du chemin de la vie,, Pour vous, j'arrête mon train sur les sombres quais. Montez ! Tous les vivants morbides disloqués, Je roule droit, en boucle, mais jamais ne dėvie. Oú va ton train hagard, calfeutrė ? Il me dit. Je vais où nous...
L'amie, n'écoute plus le requiem qui raye, C'est la pleine lune qui te veille sous elle, Elle a l'âge de chaque nuit, renaît surréelle, Belle, seule, coquillage dans les oreilles. Dans ses pleurs, deuil ailleurs, elle flotte, sommeille. Tendre une perche...
Implacable tic généalogique, Placard, esprit cognant, vieilles mimiques, Poussent l'un dans le trou à étagères, Bas, haut, à l'air libre ça dégénère. Il m'amène ça, dit la belle mère, La poignée raide, vieux gestes primaires. L'ange mort né se perche...
Petit, le rire m'a sauvée, D'autres, moi, chue sur le pavé, Noir qu'aucun matin ne gracie, Devant, le mal s'est assis. Le démon rit, il éclaircit Le trou, bras me levant aussi. Sans se pousser de ponts, travées, Amants idiots, on s'est gavé. Mourir de...
Haute femme, elle a ce regard, Noir de soie comme le corbeau vantard, Pelage lisse de proie difficile, Chat vous jetant d'une patte, d'un cil. Elle met talons hauts, rouge criard, Dans l'œil, main, vieux membre viril, fossile, Barbare. Cils coulant sans...
"Quelle impudeur d'écrire", lui dis-je. "Pas de pudeur en poésie", me dit-elle.
Qui a vécu dans un pot, a l'intelligence du pot, me dis-je.
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