Même les fleurs vont défaire leur lit
Mes sens d'éther, mes pleurs froids se lient
A une éponge aux mille années,
Le ciel ensorcelle illuminé,
Tristesse ruisselle, la voûte plie.
Se pendre à ses illusions fanées
Qui cèdent, sas vers la mélancolie.
Y-a-t-il vie ou seule destinée ?
Même les fleurs vont défaire leur lit.
Les clefs du temps
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Il est mon temps, il m'appartient,
Dans mes mains, fécondé, lâché,
Il grandit d'étoiles, de rien,
D'une double esquisse, d'un toucher.
Lune et soleil parfois fâchés,
A l'aurore, l'amour revient.
Épris, l'infini roi convient
Aux détails apposés, cachés.
Le pur de vélin s'est couché
Sous la plume, à peine écorché.
J'ai eu les clefs du temps qui vient,
Marie l’éclat, l'instant, d'un rien.
L'arbre et le hibou
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L'arbre soupire, dit au hibou :
« Je n'ai plus de feuilles,
L'automne m'a déshabillé,
Mes ailes roussies piétinées,
Le vent dévore, je m’évapore ».
Le hibou lui dit : « Je veille,
J'ai le manteau et le parapluie,
Car l'hiver passe par là ».
L'arbre souffle, dit au hibou :
« Je vois le voyeur, l'idolâtre,
Il ligote la Pudeur nue à moi,
Mon élève est prisonnière,
Corps sur l'écorce elle pleure ».
Le hibou lui dit : « Je suis discret,
Cette nuit, je vais libérer ta belle,
Tricote tes feuilles pour elle ».
La femme mimant
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J'applaudis la mariée s'aimant,
Sa vertu blanche sans passé,
Il brille l'éternel diamant,
L'avenir lisse qui déjà sait.
Un bon parti pour testament,
Les soyeux viennent l’encenser,
Elle s'assoit courbée sans froisser,
Épouse sa vie de ciment.
Son moule est son seul tourment,
La dame s'ennuie ardemment,
Le mari gracieux s'est tassé,
Prendrait-elle amant empressé ?
Un fin caillou l'a vue glisser,
Prise par le tiraillement
Des envies normales mimant
Félicité. Elle repart pressée.