La trop grande nature
La trop grande nature est cadencée,
Je suis graine, va-t-elle m'ensevelir ?
J'entends souffler, mon vertige danser,
Et mon cœur saillant, tordu, en délire.
Les pluies divaguent, puis viennent polir
Les durs caveaux, les vieux rochers cassés,
Les regrets gorgés se sentent pâlir,
Et les démons fidèles sont lassés.
Du renouveau, mon âme est une lyre
Que le vent pur aimera caresser,
C'est la plainte d'une fleur empressée
Et la nature éperdue l'embellir.
Le crépuscule des sensibles
Quand vie et mort s'unissent à l'horizon,
Le crépuscule des sensibles lève
Le maître Temps à l'écoute, élève
D'une fleur sur la vague au diapason.
C'est l'instant des sublimes déraisons,
Le soleil est tombé, la lune soulève
Le tendre feu qu'un poète enlève.
La mer a gâté les fragiles floraisons.
Les souvenirs d'une fois
/image%2F1005081%2F20160302%2Fob_be3f71_or.jpg)
Le destin suit les courbes du passé,
Les morts sont pétales tendres couchés,
Les anciens sont nerf de sève cachée,
D'un tout, leur silence souriant sait.
Face au ruisseau, mon reflet disparaissait,
J'ai vu leurs faces en or se pencher,
La mémoire marie, fait ricochet,
Les souvenirs d'une fois s'élançaient.