On a lâché les gladiateurs,
Le doigt baissé jouissif rature
Les destins gonflés en pâture,
Le pathos s'ébat, fier acteur.
Beauté au scalpel qu'on suture
A l'âme bradée. Sépulture
De la mort publique, frayeur
Épiée, sans gêne du voyeur.
On a lâché les gladiateurs,
Le doigt baissé jouissif rature
Les destins gonflés en pâture,
Le pathos s'ébat, fier acteur.
Beauté au scalpel qu'on suture
A l'âme bradée. Sépulture
De la mort publique, frayeur
Épiée, sans gêne du voyeur.
J'ai tissé mon émoi de soie,
J'ai vu le grand vaste en soi,
La belle lettre anoblit,
Le feu du conteur embelli.
Soleil se retire courtois,
Que lune, âme se tutoient,
La vague sourit, se replie.
J'écris à la mer. Dieu me lit.
Mes larmes en boîte, cuirasse
Que les vagues crochues trimbalent,
Cri sur les rochers de métal,
Quand l'élément noir me fracasse.
Mes os aliénés hurlent au mal,
L'esprit, lambeaux à la surface,
Mes pleurs ont rejoint la mer, bal
De vie qui prend, donne, s'efface.
La cité s'est parée de tentures velours,
A l'abri des sages apposant l'anathème,
La raison ondule vers les passions extrêmes,
Attendant la faim, le délice du corps lourd.
Chevelure lachée, les marquises sont bohèmes,
Exquises en blanches lignes et crinoline autour,
Inspirées par le teint d'un galant abat-jour,
Et croire encore les mêmes soyeux je t'aime.
Épris de désillusion répétant toujours,
Les pleurs qui délavent à l'heure des bonjour,
Des morts vivants des nuits chantant leur requiem,
Fatigués auprès de leurs roses penchées, blêmes.
Zéro heure zéro, zéro,
Quand on libère les anneaux,
Les turbulences indigo,
L'océan porte le radeau.
Le temps s'oublie, au repos,
Ils dorment enfin les héros,
Un vif lutin sort du chapeau,
Et Cendrillon laisse son seau.
Les courtisans du toujours trop,
Le oui, non d'un rouge tango,
L'interdit vibre allegro,
La folie à l'heure zéro.
Ange enfui et insolent démon,
Elle s'éprend d'un nuage, d'un frisson,
Belle de diamant dans sa forteresse
De verre où tout glisse, rien ne blesse.
Quand douceur ronronne, ronde caresse,
Narcisse éclaire les vices mignons,
Les galantes statues lui font un pont,
Elle passe, haute, fière altesse.
Phare d'artifice sur l'horizon,
Car le réel l'habille de chiffons,
Elle creuse, enterre la déesse,
La vie l'appelle, les cigognes naissent.
Partie si loin, la vie folle démolition,
Mes nuits succèdent à l'ennui, le rien au néant,
Devenue ce petit être sans gravitation
Dans un monde fermé et gris beaucoup trop grand.
Solitude et vide blêmes s'épousant,
La mariée est ridée, son sein est crispation,
Fée maline donnant ses félicitations
Aux éclopés d'un jour, de toujours se liant.
La tombe est sans couvercle, sans finitions,
C'est une chute dans un abîme dément,
Des choses qui affligent le pauvre innocent,
Nue face aux Titans me voilà prostration.
L’œil du berge ne brille plus, ô frustration !
Les sherpas titubent, ils se perdent errant,
Une seule larme dans ma désolation,
Figée, je pleure la fin du temps indolent.
L'ange est parti à minuit, je l'aimais !
Plus fort que les héros morts dans la pierre,
Plus fidèle qu'un voilier arrimé,
Plus pur que le souffle d'une rivière.
Maman, l''air des sables te parfumait,
Tu vis en moi, tu inspires à jamais.
Sur la motte et la tombe de bruyères,
Les anges chantent : "l'or naît de poussière".
Frustré mais bien dressé,
Il a des rêves émancipés,
Il érige des tours carrées,
En bas, les femmes dociles,
En haut, les anges perchés,
A tendance bipolaire,
Il court dans l'escalier,
Dame putain l'a refusé,
Pénélope l'a remplacé,
Il vieillit sans l'anatomie,
Rebonds d'un insatisfait.
L’Idéal, diadème d'opales,
Lui seul touche le soleil,
Sans mal pour sa fine peau pâle,
L'irréel est blanc et vermeil.
Le bel ange est son pareil,
Il chuchote dans mon oreille,
Le pur sur l'épine s'empale,
La rose rougit, chair opale.
"Quelle impudeur d'écrire", lui dis-je. "Pas de pudeur en poésie", me dit-elle.
Qui a vécu dans un pot, a l'intelligence du pot, me dis-je.
Vous aimez ? Merci de partager :-)
Tous droits réservés - Copyright 2024 - Photos, titres, textes contractuels