Un puits de verre
Mes larmes de nuit ont rempli
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Le nu lisse d'un puits de verre,
Je me noie le regard ouvert,
Mes jambes lasses et froides plient.
A ces passants que je supplie
De mes yeux gelés par l'hiver,
Ceux-là qui m'ont ensevelie,
Jetée par mon talon de verre.
Ces gens ricanent de travers,
Plument d'un jugement sévère.
De leur vide, brassant l'oubli,
Le vent bientôt vert m'anoblit.
Les secrets parfumés
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Les reines discrètes, pleines de grâce,
Sereines à l'ombre de la terrasse,
Le vent les épie, ravit, puis se tait,
Les secrets parfumés sont confortés.
Deuil et écueil bravement écoutés,
Le destin grandit le chagrin, surpasse,
Le nuage se gorge, coule, efface
Le trouble fol d'une âme chahutée.
Le vagabond fier vide sa besace,
Pleure dans la porcelaine de thé,
Ouverte, son couvercle à côté,
La main écoute, le silence passe.
Le temps des caprices
J'entrouvre l'écrin, le vent embaumant
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Les rubans d'antan rangés finement
Parfumés. Ils s'envolent destinés,
Et le temps des caprices vit, renaît.
On rougit, on aime éperdument
Le nounours dévoué, le bon, l'aîné,
On se nourrit pour toutes les années
Qui diront l'enfance tout simplement.
Le bateau fier va
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Les sirènes trop maquillées chantaient
Leur malheur à l'infini projeté,
Mon fin capitaine n'a pas dévié,
Il m'a dit : « c'est la mer dans un évier » !
Affûtés, les noirs rochers épiaient
Le farouche marin au noble pied,
Silencieux quand les cris de fiel tintaient,
Le bateau fier va. Sa voie le portait.
On a lâché les gladiateurs
On a lâché les gladiateurs,
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Le doigt baissé jouissif rature
Les destins gonflés en pâture,
Le pathos s'ébat, fier acteur.
Beauté au scalpel qu'on suture
A l'âme bradée. Sépulture
De la mort publique, frayeur
Épiée, sans gêne du voyeur.
Ils chantent leur requiem
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La cité s'est parée de tentures velours,
A l'abri des sages apposant l'anathème,
La raison ondule vers les passions extrêmes,
Attendant la faim, le délice du corps lourd.
Chevelure lachée, les marquises sont bohèmes,
Exquises en blanches lignes et crinoline autour,
Inspirées par le teint d'un galant abat-jour,
Et croire encore les mêmes soyeux je t'aime.
Épris de désillusion répétant toujours,
Les pleurs qui délavent à l'heure des bonjour,
Des morts vivants des nuits chantant leur requiem,
Fatigués auprès de leurs roses penchées, blêmes.
L'heure zéro
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Zéro heure zéro, zéro,
Quand on libère les anneaux,
Les turbulences indigo,
L'océan porte le radeau.
Le temps s'oublie, au repos,
Ils dorment enfin les héros,
Un vif lutin sort du chapeau,
Et Cendrillon laisse son seau.
Les courtisans du toujours trop,
Le oui, non d'un rouge tango,
L'interdit vibre allegro,
La folie à l'heure zéro.