Le destin suit les courbes du passé, Les morts sont pétales tendres couchés, Les anciens sont nerf de sève cachée, D'un tout, leur silence souriant sait. Face au ruisseau, mon reflet disparaissait, J'ai vu leurs faces en or se pencher, La mémoire marie,...
Il est mon temps, il m'appartient, Dans mes mains, fécondé, lâché, Il grandit d'étoiles, de rien, D'une double esquisse, d'un toucher. Lune et soleil parfois fâchés, A l'aurore, l'amour revient. Épris, l'infini roi convient Aux détails apposés, cachés....
Chez eux, les miracles ont faste cour, Le coq grisé chante la basse-cour, La courtisane sans désir est en pleurs, La cantatrice gorge le malheur. Mais le plaisir bave, il vient toujours, Poudre forte pour être le meilleur, Volutes d'opium des Cocteau...
Les reines discrètes, pleines de grâce, Sereines à l'ombre de la terrasse, Le vent les épie, ravit, puis se tait, Les secrets parfumés sont confortés. Deuil et écueil bravement écoutés, Le destin grandit le chagrin, surpasse, Le nuage se gorge, coule,...
Les sirènes trop maquillées chantaient Leur malheur à l'infini projeté, Mon fin capitaine n'a pas dévié, Il m'a dit : « c'est la mer dans un évier » ! Affûtés, les noirs rochers épiaient Le farouche marin au noble pied, Silencieux quand les cris de fiel...
La cité s'est parée de tentures velours, A l'abri des sages apposant l'anathème, La raison ondule vers les passions extrêmes, Attendant la faim, le délice du corps lourd. Chevelure lachée, les marquises sont bohèmes, Exquises en blanches lignes et crinoline...
Zéro heure zéro, zéro, Quand on libère les anneaux, Les turbulences indigo, L'océan porte le radeau. Le temps s'oublie, au repos, Ils dorment enfin les héros, Un vif lutin sort du chapeau, Et Cendrillon laisse son seau. Les courtisans du toujours trop,...
Ange enfui et insolent démon, Elle s'éprend d'un nuage, d'un frisson, Belle de diamant dans sa forteresse De verre où tout glisse, rien ne blesse. Quand douceur ronronne, ronde caresse, Narcisse éclaire les vices mignons, Les galantes statues lui font...
L'ange est parti à minuit, je l'aimais ! Plus fort que les héros morts dans la pierre, Plus fidèle qu'un voilier arrimé, Plus pur que le souffle d'une rivière. Maman, l''air des sables te parfumait, Tu vis en moi, tu inspires à jamais. Sur la motte et...
Elle se lève, sa pensée s'étire, Dans la fiole aux évidences, Le sable glisse imperturbable. Le Temps est son bel épris, Son maître, son avenir, Leur vie, oeuvre d'art, Trop libre pour voir dieu, Il rappelle qu'il est dieu. Le Temps est passé, Mais elle...
Les vents des dunes font les lits, La caravane se délie Du lien en cuir épais, tanné, Qui dit l'élan, la poignée. Les bannis ont trouvé le nid, Le cumin vêtit le laurier, Six cuillères dans un seul mets, La semoule roule, nourrit. Du jasmin près de mon...
L'arbre soupire, dit au hibou : « Je n'ai plus de feuilles, L'automne m'a déshabillé, Mes ailes roussies piétinées, Le vent dévore, je m’évapore ». Le hibou lui dit : « Je veille, J'ai le manteau et le parapluie, Car l'hiver passe par là ». L'arbre souffle,...
Dans une cuvette ardente, L'âme offerte dans l'arène, Épouvantail de tragédienne, La mémoire en feu brûlante. Le plus jamais pleure, aimante La foule noire affolante, Les oiseaux mordent et traînent Le passé de sang, la rengaine. Mais l'hirondelle rassurante,...
Ce n'était pas une vaine passion, C'était la sienne fière obsession, Sa robe prête, finement bruissante, Un rubis aux lèvres déjà frémissante. Danse des âmes moulées lancinante, Elle, muse, vivant leur création : Statue scellant l'étreinte, fascinante,...
Le ciel respirait le vent bienvenu, Vrai, aéré, il m'a mise à nu, Mes volants chantaient la vie ondulée. Quel insolent, il a tout chamboulé ! Avec trois fils j'ai fait un pardessus, Ma pudeur de lilas était parée, Ce souffle d'en haut m'a revigorée, Le...
J'applaudis la mariée s'aimant, Sa vertu blanche sans passé, Il brille l'éternel diamant, L'avenir lisse qui déjà sait. Un bon parti pour testament, Les soyeux viennent l’encenser, Elle s'assoit courbée sans froisser, Épouse sa vie de ciment. Son moule...
La cour moisie enferme les non-dits, Ils se cognent aux quatre murs, vont errer Aux coins des ombres frustrées, emmurées, Infinies poussières d'un sens maudit. Une fleur pousse au centre atterrée, Sur le tombeau concave qui redit Les mots vivants, rampants,...
D'un éclair, l'angoisse a dévoilé Tout l'enfer derrière les cieux fêlés, Brèches de feu, de peurs venues du pire, Torches aveugles d'un funeste empire. L'enfer se morfond, luit la nuit, expire Les vents perdus, pleurs moites avalés. Un sens perce le buvard...
Le vide pleure sa profonde dimension. Le creux silencieux, les démons tissent, se terrent, Saisissent l'ange au talon, chair de mystère, Sacrifié au fleuve, aux noires impulsions. Ses ailes ivres, sa pensée se désaltère, Elle est accrochée à l'ombre folle,...
Le labyrinthe d’antan aux mille côtés, Aux ombres perdues sans tombeau s'écartelait Entre le passé, debout, bavard, rappelé, La vie, reflet déformé au pied qui boitait. L'enfant dans un recoin sauve, naïveté De l'âme courant insolente vers l'allée Fleurie....
J'ai fait le collier de mes illusions, Puis je l'ai laissé filer, ça crissait D'instants jeunes, perles pleines cassées Sur le sol de pépites à profusion. Leur éclat dense m'a touchée, blessée. Le temps contenu trop franc avançait Vers mon cœur, demeurante...
Que j'admire ce papillon ! Il rit le nez Chu sur la fleur revêche qui se pavanait. Ils sont épopée des champs, des braves au sommet, Grignotant l'azur, faisant la nuit embaumée. Il colore les souples hasards clairsemés, Ils finissent en ouragans hallucinés....
Où allais-je ? Le temps illuminé ballottait Mon cœur hypnotisé par les éclairs précis. La raison s'est jetée dans un puits obscurci, Mais les rêves éternels regardaient, flottaient. Près du puits, sous l'auvent de chagrin, une attristée Cachait la joie...
Les pierres en feu, la cendre vivante, brûlaient Son sentier d'épines aux troubles emmêlés. Le poète avançait, la beauté suppliée, Un baume enduit sur la pensée effrayée. Les flammes grandioses, sauvages, reculaient, Elles contournaient le troublant miraculé....
Le Temps n'écoute pas, il fonce s'entêtant Quand on lui dit lentement : « c'était mieux avant ». Le manège sort les mal attachés, autant D'esprits agrippés au guidon pour seul devant. Dans la fosse, on se croit vainqueur de l'instant. Ceux-la s'enfoncent,...
"Quelle impudeur d'écrire", lui dis-je. "Pas de pudeur en poésie", me dit-elle.
Qui a vécu dans un pot, a l'intelligence du pot, me dis-je.
Vous aimez ? Merci de partager :-)
Tous droits réservés - Copyright 2024 - Photos, titres, textes contractuels