Un insolent démon
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Ange enfui et insolent démon,
Elle s'éprend d'un nuage, d'un frisson,
Belle de diamant dans sa forteresse
De verre où tout glisse, rien ne blesse.
Quand douceur ronronne, ronde caresse,
Narcisse éclaire les vices mignons,
Les galantes statues lui font un pont,
Elle passe, haute, fière altesse.
Phare d'artifice sur l'horizon,
Car le réel l'habille de chiffons,
Elle creuse, enterre la déesse,
La vie l'appelle, les cigognes naissent.
Un monde fermé et gris beaucoup trop grand
Partie si loin, la vie folle démolition,
Mes nuits succèdent à l'ennui, le rien au néant,
Devenue ce petit être sans gravitation
Dans un monde fermé et gris beaucoup trop grand.
Solitude et vide blêmes s'épousant,
La mariée est ridée, son sein est crispation,
Fée maline donnant ses félicitations
Aux éclopés d'un jour, de toujours se liant.
La tombe est sans couvercle, sans finitions,
C'est une chute dans un abîme dément,
Des choses qui affligent le pauvre innocent,
Nue face aux Titans me voilà prostration.
L’œil du berge ne brille plus, ô frustration !
Les sherpas titubent, ils se perdent errant,
Une seule larme dans ma désolation,
Figée, je pleure la fin du temps indolent.
L'ange est parti à minuit
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L'ange est parti à minuit, je l'aimais !
Plus fort que les héros morts dans la pierre,
Plus fidèle qu'un voilier arrimé,
Plus pur que le souffle d'une rivière.
Maman, l''air des sables te parfumait,
Tu vis en moi, tu inspires à jamais.
Sur la motte et la tombe de bruyères,
Les anges chantent : "l'or naît de poussière".
Fidèle, le temps repassera
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Elle se lève, sa pensée s'étire,
Dans la fiole aux évidences,
Le sable glisse imperturbable.
Le Temps est son bel épris,
Son maître, son avenir,
Leur vie, oeuvre d'art,
Trop libre pour voir dieu,
Il rappelle qu'il est dieu.
Le Temps est passé,
Mais elle n'était pas là,
Il a laissé un mot, complice,
"J'éclaire les graines du possible,
Je sème les fèves de grenat".
Fidèle, il repassera, elle sait,
Comme cette dernière fois,
Ils ont ri sur son lit de mort.
Le sixième pilier
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Les vents des dunes font les lits,
La caravane se délie
Du lien en cuir épais, tanné,
Qui dit l'élan, la poignée.
Les bannis ont trouvé le nid,
Le cumin vêtit le laurier,
Six cuillères dans un seul mets,
La semoule roule, nourrit.
Du jasmin près de mon tapis,
C'est en reine que j'ai dormi,
Sous son toit, des lettres mariées :
« L'hôte est sixième pilier ».
Moins las, il m'offrait les lilas
Face au miroir avec fracas,

"Toi, regarde, prends garde à toi",
Ainsi donc, de mon fier éclat,
J'ai trouvé l'Autre mille fois.
L'être avait l'habit ici-bas,
J'étais poétesse du roi,
Posant les syllabes sur moi,
Moins las, il m'offrait les lilas.
J'ai vogué là-bas, ça et là,
Voiles tendues à l'angle droit,
Je creusais les lits de taffetas,
Comme j'étais sûre de moi !
Et je me suis couchée sans roi,
C'était la fin de mes lilas,
La solitude prête est là,
"Je meurs sans un bruit avec toi".
Mon mari est une momie
J'ai bien ri
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A chercher mari,
L'un était petit,
L'autre plein d appétit,
Et celui-là voulait des petits.
Ciel ! Le mari
Caché sous mon lit,
Est-il parti ?
Non, il est ici, il git,
Bonne nuit, ma momie.