Ils chantent leur requiem
La cité s'est parée de tentures velours,
A l'abri des sages apposant l'anathème,
La raison ondule vers les passions extrêmes,
Attendant la faim, le délice du corps lourd.
Chevelure lachée, les marquises sont bohèmes,
Exquises en blanches lignes et crinoline autour,
Inspirées par le teint d'un galant abat-jour,
Et croire encore les mêmes soyeux je t'aime.
Épris de désillusion répétant toujours,
Les pleurs qui délavent à l'heure des bonjour,
Des morts vivants des nuits chantant leur requiem,
Fatigués auprès de leurs roses penchées, blêmes.
L'heure zéro
Zéro heure zéro, zéro,
Quand on libère les anneaux,
Les turbulences indigo,
L'océan porte le radeau.
Le temps s'oublie, au repos,
Ils dorment enfin les héros,
Un vif lutin sort du chapeau,
Et Cendrillon laisse son seau.
Les courtisans du toujours trop,
Le oui, non d'un rouge tango,
L'interdit vibre allegro,
La folie à l'heure zéro.
Un insolent démon
Ange enfui et insolent démon,
Elle s'éprend d'un nuage, d'un frisson,
Belle de diamant dans sa forteresse
De verre où tout glisse, rien ne blesse.
Quand douceur ronronne, ronde caresse,
Narcisse éclaire les vices mignons,
Les galantes statues lui font un pont,
Elle passe, haute, fière altesse.
Phare d'artifice sur l'horizon,
Car le réel l'habille de chiffons,
Elle creuse, enterre la déesse,
La vie l'appelle, les cigognes naissent.