Les secrets parfumés
Les reines discrètes, pleines de grâce,
Sereines à l'ombre de la terrasse,
Le vent les épie, ravit, puis se tait,
Les secrets parfumés sont confortés.
Deuil et écueil bravement écoutés,
Le destin grandit le chagrin, surpasse,
Le nuage se gorge, coule, efface
Le trouble fol d'une âme chahutée.
Le vagabond fier vide sa besace,
Pleure dans la porcelaine de thé,
Ouverte, son couvercle à côté,
La main écoute, le silence passe.
Le temps des caprices
J'entrouvre l'écrin, le vent embaumant
Les rubans d'antan rangés finement
Parfumés. Ils s'envolent destinés,
Et le temps des caprices vit, renaît.
On rougit, on aime éperdument
Le nounours dévoué, le bon, l'aîné,
On se nourrit pour toutes les années
Qui diront l'enfance tout simplement.
Le bateau fier va
Les sirènes trop maquillées chantaient
Leur malheur à l'infini projeté,
Mon fin capitaine n'a pas dévié,
Il m'a dit : « c'est la mer dans un évier » !
Affûtés, les noirs rochers épiaient
Le farouche marin au noble pied,
Silencieux quand les cris de fiel tintaient,
Le bateau fier va. Sa voie le portait.