Le roseau maladroit
Le roseau maladroit au vent,
Ses illusions meurent en terre,
Racines nouées se mouvant
Dans le sable séché délétère.
Il se cambre, danse, devant
Les rêves transis qu'il déterre,
Doutes de vie des solitaires,
Force souple des survivants.
Le conteur
Le conteur émeut les mots lisses,
Orne l'obscur et l'absence
Trouble. C'est floraison des sens,
Des idées aux teneurs de lys.
Près des fleurs, il pousse l'essence
Vers l'emphase nommée délice.
Les épines en cendres, calice
Où boit Éros pour renaissance.
L'enfant reine
L'enfant reine, d'un désarroi
A fait de l'artiste son roi,
Ils roucoulent sevrés, à l'heure
Où l'alchimie teint la pâleur.
Est-il vie ou rêverie en soi ?
La muse trône sur la soie,
Pour l'éveil d'un splendide leurre,
Où les ombres sont en couleur.
J'ai tué la rose
Cette fleur vibre au destin
De l'éclair, le désir hautain,
Elle absorbe un naïf en sang,
Quand le morne salive passant.
Les amants s'agitent, pantins,
Le trouble vif pendu au teint.
J'ai tué la rose poussant
Les rêves déchus, impuissants.