Les années tendres
Ne pas aimer. Adorer. Ma belle aubaine.
L'enfer c'est l'idéal, gouffre noir fertile,
Le paradis c'est s'y perdre. Ainsi soit-il.
L'esprit bat, irrigue, va, revient dans la veine.
Il trouve le bourreau, l'adoration morbide,
Même les anges bien nourris restent avides
Tout cramer. Puis marcher tiède dans la cendre.
Et vivre sans hâte, charmer les années tendres
Je viens pleurer la chute de l'idole
J'ai tourné, pris des décennies pour arriver,
Cloches rdeturnées, murs contournés, pour trouver,
Le Puits aux remous bruts, tournoyants d'origine,
Car c'est dans le sens séduisant qu'on imagine.
C'était l'envoûtante, liante, farandole,
Le veux trésor, l'histoire scellée, mal contée,
L'évidence sous un ciel partiel colportée,
Naïve, je viens pleurer la chute de l'idole
Le destin plâtré, l'instant masqué, qui s'immisce,
Je hisse le menhir creux sur ton précipice.
Le pousser sans haine, ma dernière corvée,
Mon esprit a tant sué. Je viens me laver.