La dernière nuit
J'ai fait tout ça pour cesser de penser,
J'ai fait tout ça pour rester un gamin,
Je barbouille, grifouille insensé,
Retrouver le sens sera pour demain.
Mais il y a un sens à tout, pressé
De te trouver. L'ennui baise sa main,
L'enmene au lit pour l'oubli, enlassés,
Son gros sac délaissé sur le chemin.
Son lit haut dans l'arbre, la pluie rincait
Le creux fertile où tout s'est tassé.
La mort l'aime, tatoue rouge carmin,
L'oubli, dernière nuit sans lendemain.
Parler au grand poète
Petit aux petits mots n'était pas inspiré,
Comment dire la barbarie ? Vieux casse-tête.
Il monte ou descend parler au grand poète,
Le diable ricanne, dit c'est désespéré.
Ils sont trop bêtes, dansons avec les bêtes,
Ils sont trop chauds, la feuille brûlée, évaporée.
La mort gifle. Le sang gicle, rien ne l'arrête.
Le mot faible est vaincu. Il meurt raturé.
Suis dans mon trou peinard, dit le grand poète,
Mais leurs râles, sales bruits infiltrent ma tête,
Ils trouent mon crâne pourtant usé, effaré.
Là, ange, démon, font la paix, enamourés.