Comme un poème au vent
Comme un poème au vent,
Avez-vous saisi ma pensée ?
Parcelle vivante laissée,
Muse et artiste au paravent.
Pour vous, je me suis déchaussée,
Nue aux ornements sous l'auvent,
Ça griffait, striait, encensait,
Ma feuille ravivait le vent.
La rose du ciel
La fée bohème magicienne,
D'un charme inoui vous fait sienne,
Elle crée, suit la vague, elle ose,
La rose du ciel se pose.
Le réel se métamorphose,
L'ode exalte toutes roses,
Mais les épines de sang tiennent
Notre brave condition terrienne.
La raison dans son donjon
Elle est en ordre, la raison,
Reine pure dans son donjon,
Elle habille les émotions
D'une ombrelle, d'une oraison.
Un roi en bas lui dit "chantons",
La vie parle sans permission,
Le beau se cueille sans raison,
Soyons grenier dans le donjon.
Mon chaudron croit en la magie
Mon chaudron croit en la magie,
J'épouse un marquis aux bougies,
Et un sage vif goulûment,
C'est vapeur, ronds et sentiments.
La cuillère en perle semant,
Quand le philtre rose agit,
L'or gît, crépite vaillamment,
L'enfance surgit par magie.
Les clefs du temps
Il est mon temps, il m'appartient,
Dans mes mains, fécondé, lâché,
Il grandit d'étoiles, de rien,
D'une double esquisse, d'un toucher.
Lune et soleil parfois fâchés,
A l'aurore, l'amour revient.
Épris, l'infini roi convient
Aux détails apposés, cachés.
Le pur de vélin s'est couché
Sous la plume, à peine écorché.
J'ai eu les clefs du temps qui vient,
Marie l’éclat, l'instant, d'un rien.
Le démon les aime au fer
Ceux-la ont le mauvais tourment,
La hargne tranchée dans les dents,
Crachant un relent de colère,
Le démon les aime au fer.
Le soir, ils glissent sur l'étang,
Ils vous courtisent dévorant
De leurs lourds regrets de naguère,
J'ai vu, ils ont l'âme en guerre.