Le rire des défunts
La pensée sans début, sans fin,
Mysticisme au goût d’éther,
Vide où se glisse le mystère,
Le rire céleste des défunts.
La cendre de passion a faim,
Son étoile descend sur terre,
Vrai et faux délires portèrent,
L'absence qui riait enfin.
La fleur le sent
L'esprit pris de relief marie
Fleur rare des sommets glissants,
Tendre lit des chastes prairies,
L'étoile se vole, consent.
La source nouvelle brassant
Un lac tristement tari,
Il déborde, l'arbre fort rit,
Car la fleur d'intuition le sent.
La race sacrée
La famille sur un bateau,
Chaînes d'amour, ivre étau,
L'ouïe exalte les bas secrets,
Quand les mots bizarres se créent.
La mer remue le lourd château,
Fastes sanglots, grave alto
Des mimes au destin ancré,
Noyés pour la race sacrée.
L’œil nu
Face à la tempête griffant,
Frayeur sans nom ébouriffant
Les cils clairsemés, emmenés,
L’œil nu, dilaté, effréné.
L'éclat crû pénètre l'enfant
Que de méchants dieux sermonnaient
Son talent de vie le défend,
Le ciel libéré suit inné.
Le corps des fleurs
La joie va gourmande, remplit
Le vase fin devenu corps,
Il offre les fleurs qui décorent
Tout un destin, les senteurs en plis.
Les pétales soufflent l'accord,
Déployés, au soir ils plient,
Le matin nouveau se déplient,
L'esprit, son corps enfin d'accords.