La prison dans l'eau
Le préjugé est la prison
Sans fin des dociles pensées,
Ligotant la simple raison
A tous les possibles lissés.
On revend le prêt à penser,
L'espoir, le cliché de saison,
Qu'on colle dans sa maison
Dans l'eau. Le ciel rapetissait.
L'idéal mort
Les anges vomissent la barbarie,
Ailes en feu par les furieux blessant
La vie même. Ceux-là ont bien tari
L'antre blême, leur néant de sang.
L'acide fumeux brûle, encensant
Les jeunes chiens qui fauchent l'innocent.
Leur lit, fosse commune où s'écrit
L'idéal mort. Ils crèvent d'un long cri.
La lune est insomniaque
La nuit couche les dures armures,
Les bruits rodés, les vanités,
Le plein esprit est liberté,
Écrin des mots sans voix, murmure.
L’œil sur la lame affûtée,
Des vertueuses vérités,
La lune lucide trop mûre
Est porte claire dans le mur.
La reine sans repos
La rose ne ment pas, l'excès
Haï d'en dessous, encensé.
Qui vainc les épines plantées,
Aura le plaisir mérité.
La rigueur est brillant corset,
La reine sans repos, nuitée
Du pétale parti, Il sait
Qu'elle meurt de sa dignité.