Le café blanc
Voici donc le néant,
On boit du café blanc,
On se saigne en blanc,
Les lignes se troublant.
L'astre se lève blanc,
Il jaunit les semblants,
Grisés des rêves blancs,
Déjà dans un trou blanc.
On a lâché les gladiateurs
On a lâché les gladiateurs,
Le doigt baissé jouissif rature
Les destins gonflés en pâture,
Le pathos s'ébat, fier acteur.
Beauté au scalpel qu'on suture
A l'âme bradée. Sépulture
De la mort publique, frayeur
Épiée, sans gêne du voyeur.
Dieu me lit
J'ai tissé mon émoi de soie,
J'ai vu le grand vaste en soi,
La belle lettre anoblit,
Le feu du conteur embelli.
Soleil se retire courtois,
Que lune, âme se tutoient,
La vague sourit, se replie.
J'écris à la mer. Dieu me lit.
Mes pleurs ont rejoint la mer
Mes larmes en boîte, cuirasse
Que les vagues crochues trimbalent,
Cri sur les rochers de métal,
Quand l'élément noir me fracasse.
Mes os aliénés hurlent au mal,
L'esprit, lambeaux à la surface,
Mes pleurs ont rejoint la mer, bal
De vie qui prend, donne, s'efface.