La femme de Lucifer
La femme de Lucifer outrancière,
Transfère les noirs remous de poussière.
L'ange mord l'eau sans fond précipité
Par son éclat qui fend l'éternité.
La lumière pénètre nourricière,
Le fleuve fou, le chaos excité.
Ses ailes souples sauvent traversières,
L'indifférence qui le transportait.
L'arbre dort
L'automne dégorge déshabillé.
Caressée par la pluie, l'eau est magie
Nourrissant la chair. L'arbre dort veillé,
Caché vers les profondes énergies.
Les nervures sauvages assagies,
La vie couchée, purifiée, va choyée.
Les corbeaux adorent émerveillés,
Les histoires nues aux feuilles rougies.
Je lui dis "vous"
Le destin accorde l'honneur
De ses mélodieux rendez-vous,
Au moi propre, il se dévoue,
Le chant révèle pour une heure.
Si loin des compromis mineurs,
La note vraie fuit de bonheur.
Le rien se dit, le tout s'avoue,
C'est l'absolu, Je lui dis "vous".