Un creux d'infini
La rosée, fragile éternelle,
Un creux d'infini qui flottait,
Prisme empourprant passionnel
Tous les pleurs déteints projetés.
Le puits en or veut la goûter,
Le dôme sûr croit la porter,
L'aurore veille solennelle
Sa mort sur la courbe charnelle.
La statue finie
Les mots prononcés empalés
Sur la livide incidence,
La statue finie avalait
Mortifère le sens trop dense.
Seule en pierre d'évidence,
De ses points suturés coulait
Un écho en sang. Il parlait
De ses mots vivants, en cadence.
La fleur intouchable
L'art étreint la vie, embellit,
Frisson de l'âme illuminée,
Guidant les pas nus malmenés,
Verger interdit qu'ils rallient.
La fleur intouchable, sans lit,
Charme les cieux, les dieux aînés.
Pétales dévorant jolis
Les démons perdus fascinés.
Le poète nu
La pensée s'est déshabillée,
La magie enfouie lui seyait,
Une clef de tout emmenait
Au chaos sans plafond, damné.
L'inconscient roi émerveillé,
Revint son esprit couronné.
La raison libre, tous croyaient
Le poète nu, les mots innés.