L'esprit imparfait
Le jour aigu, grandissant, fait
La nuit couvant sensible, nid
Des âmes lourdes sous l'effet
Du triste, du joyeux unis.
Aux cieux légers, régnant parfaits,
Prendre un éclat d'infini,
Il luit sur l'esprit imparfait,
Voleur des grandes harmonies.
Jugé extraordinaire
Ils gueulent « disgrâce » blâmant
De leur fébrile jugement,
"Pierre qui écrase" pour sentence,
L'esprit dressé, malin, tance.
Le choc s'excite en eux, dément,
La pierre saigne gravement.
Gênés, ils nettoient l'existence,
Volent l'ultime prestance.
Le peintre sans imaginaire
Le peintre sans imaginaire,
Le cadre rassure précieux,
Fui des muses nimbées, lunaires,
L'œil, le trait bavent fallacieux.
Les muses, libérées des cieux,
L'ont peint rigide, sanguinaires,
Pendu à un vif luminaire,
Le beau vengeur, noir, délicieux.
Le calice doré
Le calice doré attend
La fleur reine apprivoisée,
Pour prendre, dérober au temps
L'élan qui viendra reposer.
Le destin avorté, autant
De sursauts fanés, envasés,
Le fond mort gît, reflétant
Un or froid jamais apaisé.