Un cerveau noir
Bas-fonds de la psychologie,
Où suinte le mépris, où gît
Un cerveau noir en colère,
Épris de chair pour sa galère.
Un rire de fer qui rugit,
Torsion dérangeant l'oiseau, l'air
Indolent. Les vents s'en allèrent
Vers les mots en paix, la magie.
Pendu à l'étoile
Un papillon, d'un fin délire,
S'est pendu à l'étoile, lyre
Qui enchante sacrificielle,
Les refrains clair-obscur du ciel.
Ses ailes, ombrelles arc-en-ciel,
Leur souffle pur vient abolir
Le venin humain démentiel,
Et la ronde en vie s'embellir.
Un couloir de miroirs
Créature en son paradis,
Couloir de miroirs qui grandit,
Déformant son être en parts,
Gagnant ses pas vers nulle part.
Offerte au beau, brillant rempart,
Tout absolu et rien s'emparent
Du reflet enfermé, maudit,
Entre mots laids, sublimes on-dit.
Toile en vie
L'art flatte le feu, indécent,
Ses tourments enroulés de sang,
Déliés, libres sur le blanc,
Ce pur malheur chante troublant.
Ses peurs se font graines d'encens,
Les cendres pourpres s'assemblant.
L'image est sans impurs semblants,
Toile en vie des vieux innocents.
Ces prophètes de beauté
Elle est née choyée, la romance,
Celle du démon qui portait
L'ange dans l'abysse immense,
Son souffle bas, ressuscité.
Leur vide en fleurs, verger hanté
Où vont les sublimes démences.
Ils marient les mots rares, semences
De ces prophètes de beauté.
La rose l'aime
La crainte étreint la passion,
Les sens perlés de tout avoir,
Pour tout perdre griffée de noir,
Livide de grave émotion.
La rose l'aime, rit de gloire,
Les vents, sensible dévotion.
Du rouge frénésie, se croire
Éternel. Vive condition.