Le crépuscule des sensibles
Quand vie et mort s'unissent à l'horizon,
Le crépuscule des sensibles lève
Le maître Temps à l'écoute, élève
D'une fleur sur la vague au diapason.
C'est l'instant des sublimes déraisons,
Le soleil est tombé, la lune soulève
Le tendre feu qu'un poète enlève.
La mer a gâté les fragiles floraisons.
J'irai là où la terre bat
D'une serrure, la lumière perçait,
Fil tendu à l'étoile pour partir,
Vers le creux du rêve clair qui attire,
Mes pensées acquises seront bercées.
J'irai là où la terre bat, soupire,
Où l'a parole dit vrai, vous inspire,
Où l'essentiel apaise, voit passer
Les détails fanés. La vie acquiesçait.
Les souvenirs d'une fois
Le destin suit les courbes du passé,
Les morts sont pétales tendres couchés,
Les anciens sont nerf de sève cachée,
D'un tout, leur silence souriant sait.
Face au ruisseau, mon reflet disparaissait,
J'ai vu leurs faces en or se pencher,
La mémoire marie, fait ricochet,
Les souvenirs d'une fois s'élançaient.