La lune seule
Les mots fusent bombés au creux de l'univers,
La lune seule se fait l'écho de ses vers,
Elle balance son vertige solitaire
Au-dessus du réel qui cogne, qui atterre.
A côté, le beau figé s'agite sous verre,
La clé s'ouvre aux indomptables mystères.
Ils s'échappèrent bruts, ils se précipitèrent
Vers elle, pur soliloque au seuil ouvert.
La fille du brouillard
Où allais-je ? Le temps illuminé ballottait
Mon cœur hypnotisé par les éclairs précis.
La raison s'est jetée dans un puits obscurci,
Mais les rêves éternels regardaient, flottaient.
Près du puits, sous l'auvent de chagrin, une attristée
Cachait la joie florissant la fragilité.
L'âme lavée par les sensationnels soucis,
La fille du brouillard cultivait l'éclaircie.
Fleur de rien
Que j'admire ce papillon ! Il rit le nez
Chu sur la fleur revêche qui se pavanait.
Ils sont épopée des champs, des braves au sommet,
Grignotant l'azur, faisant la nuit embaumée.
Il colore les souples hasards clairsemés,
Ils finissent en ouragans hallucinés.
Spontané, à chaque bêtise il renaît,
Errant d'éclat, de fleur de rien qu'il a aimée.
La vermine mugit
Sous l’apparat rangé, la vermine. Ces gens
Gras lustrent les égouts, la bassesse mugit.
C'est bêtise fougueuse d'un rat émergeant
Des tunnels tordus, le petit enfer rugit.
Des barbelés rongent leur tête préjugeant
Pourris. Le cœur doute, pauvre intelligent
Exsangue du vice. Sa peine de chair gît.
La vermine vole la larme qui surgit.