L'art m'épouse
Mon miroir a fait un transfert,
Je ne t'aime pas, je t'adore,
Marions-nous, notre éveil est d'or,
La lune bondit, laisse faire.
Car l'horizon plat c'est la mort,
Entre creux, bosses on s’affaire,
L'idéal se vit corps à corps,
L'art m'épouse, Graal offert.
L'arbre et le hibou
L'arbre soupire, dit au hibou :
« Je n'ai plus de feuilles,
L'automne m'a déshabillé,
Mes ailes roussies piétinées,
Le vent dévore, je m’évapore ».
Le hibou lui dit : « Je veille,
J'ai le manteau et le parapluie,
Car l'hiver passe par là ».
L'arbre souffle, dit au hibou :
« Je vois le voyeur, l'idolâtre,
Il ligote la Pudeur nue à moi,
Mon élève est prisonnière,
Corps sur l'écorce elle pleure ».
Le hibou lui dit : « Je suis discret,
Cette nuit, je vais libérer ta belle,
Tricote tes feuilles pour elle ».