Ils parlent, le verbe résonne, fort,
A l'écho du passé ils font honneur,
Au vieux mourant, au sage, au guérisseur,
Aux femmes portant leur vie sous l'effort.
L'été se fait, se défait en couleurs,
Sur la terre ocre, leur abri est au bord
Du fleuve roi qui devient ravageur,
Fiers, ils défient l'impérial décor.
Le feu crépite, l'air fausse torpeur,
La savane fauve lance les sorts,
Qu'ils récoltent dans la jarre en or,
Démons pendus à l'arc, ils sont seigneurs.
La beauté des années est sur leur corps,
La mémoire est leur précieux trésor,
Ils trouvent dieu posé sur une fleur,
Ils ne meurent pas, ils dorment rêveurs.