Tu es l'enfer des mortels, des damnés,
Ils se cognent ces pauvres condamnés,
Aux parois affûtées de leur sagesse,
Implorant, impuissants, tenus en laisse.
Tu es le vieux roi qui n'a de cesse,
De rappeler aux maudits forcenés,
Qu'ils sont perdus, que tu broies les années,
Toi qui dépasse toutes les tristesses.
Tu es le masque rieur, tu caresses
Les amoureux de la belle journée,
Naïfs sur la barque de leurs promesses,
Voyage que tu as déraciné.
Tu es le fard rouge cri dessiné,
Sur la peau pâle des femmes fanées,
Un alto frustré à l'écho de maîtresse,
Et l'oeil du miroir ultime vieillesse.
Tu es la mort, à l'heure, qui sonnait,
Aux rêves désirés de la jeunesse,
Souvenirs gracieux qui l'ont façonnée,
Brûlés et aspirés, ils disparaissent.