"Voyageur du désert, tu sembles en errance,
Quelle est cette contrée qui te pousse au silence ?
Ta voix est muselée de points de sutures,
Raconte-moi, ta frustration me paraît si dure".
"Des pas me suivent, je ressens leur ombre obscure,
L’écho peut réveiller leur vile surveillance".
"Ici, les mots s'échappent sur le vent en mouvance,
Seul le soleil pourra attiser tes brûlures".
"Pacha et vizirs se gavant sous les dorures,
Plaçant pions, espions, sans cesse, en toute arrogance,
Chiens sans laisse faisant promesse d’obédience,
La liberté n’étant qu’une lointaine cassure.
La cour des faux rois pourris dans leur indécence,
Les pas mitraillant de leur perfide censure,
Les pages fausses des lettrés sans écriture,
Qui n’ont que la loi pour farce de sentence.
La main bien articulée saignant de sa lance,
Les insoumis désarticulés sous torture,
Les loyaux vite écartés dans leur impuissance,
Le peuple droit étouffant pour un meilleur futur".
"Mais quel est ce pays qui te met en souffrance" ?
"Vois son nom, le sable effacera sa présence".
"Compagnon, ton histoire est une triste aventure,
Les révolutions font trembler les dictatures".