Dans ce jardin, ma mélancolie passe,
Sur mon banc, je vole l'élan fugace,
J'écoute, j'observe les fioritures
Des passants urbains que l'herbe rassure.
Les couples modernes disent l'usure,
Tout près, l'homme, sa femme cachée s'agacent,
Les pieux viennent s'aimer avec audace,
Les fleurs se lèvent, l'air de bonne augure.
Les lions se terrent pour pleurer la race
De ceux se voulant forts, un jour se cassent,
Vivons ta peine, dit franche nature,
Je suis témoin des secrets qu'on murmure.
Les amants se cherchent du nez, s'embrassent,
Les coquettes avancent avec allure,
La jeunesse et l'insolence dépassent,
Moi, je suis seule avec mon écriture.
Les buveurs se noient avec leurs fêlures,
Les feuilles cachent ceux sans carapace,
Le troc du pauvre que la vie harasse,
On ne juge pas, dit l'arbre mature.