poesie
Malaise des gens
Sans porte. Malaise des gens,
Ces creux envieux trop vieux, pervers,
Leur vie à leur côté sous verre,
Demi-sphère au temps neigeant.
On s'agite, voulant le vert,
Les regrets, infini hiver,
Des cœurs passés indigents.
L'enfant fuit, sautant, pataugeant.
La muse nue
Statue délivrée, Temps défait,
Le sculpteur frustré, imparfait,
Mais la muse nue s'apprêtait,
Et l'esprit surpris s'exaltait.
La beauté d'un hasard a fait,
Le destin rougi plein d'effet,
Pour l'amoureuse liberté,
Troublée, frôlant l'éternité.
Faussaire du beau
Geste pauvre, pensée murée,
Même l'ennemi l'ignorait,
Faussaire du beau, il est valet
Des fleurs meurtries à l'eau salée.
La fine aurore l'apeurait,
Sa parfaite attention allait
Aux fleurs qui semblaient dorées,
Dans la roche elles ont gelé.
Les poissons volants
Le poisson languit, somnolence
Sur le refrain d'eau, le silence.
Le ciel à l'écoute respire,
Nageoires ou ailes ? Il soupire.
Il est curieuse insolence,
Vouant le rare en son empire,
Car les poissons volants inspirent
Nos terriennes ambivalences.
Des fantasmes morts
Ils ont enterré la lumière,
Ombres en miroir dans leur tanière,
La vérité en cire fond,
Les torsions hilares se font.
Démons pendants, anges en lanières
L’œil grotesque les confond,
La rumeur se cambre, dernière
Des fantasmes morts en bas-fond.
La porte infime
Son âme palpite, pensive,
Retient chaque mot, possessive,
La poésie lâchée de s'étendre,
Et suspendre l'instant tendre.
La voix hors d'elle est lascive,
Les nœuds ombragés se détendre.
La porte infime est poussive,
Surprendre le beau et attendre.
La force ailée
Le miroir est sans sentiment,
Œil froid, épris de l'esseulé,
L'intelligence nue d'aller
Inconnue, le sens en tourment.
Fenêtre aux repères en ciment,
Où un oiseau fou vient parler,
Le geste, l'infini s'aimant,
Il lui dit la force ailée.
Le rire des défunts
La pensée sans début, sans fin,
Mysticisme au goût d’éther,
Vide où se glisse le mystère,
Le rire céleste des défunts.
La cendre de passion a faim,
Son étoile descend sur terre,
Vrai et faux délires portèrent,
L'absence qui riait enfin.
La fleur le sent
L'esprit pris de relief marie
Fleur rare des sommets glissants,
Tendre lit des chastes prairies,
L'étoile se vole, consent.
La source nouvelle brassant
Un lac tristement tari,
Il déborde, l'arbre fort rit,
Car la fleur d'intuition le sent.
La race sacrée
La famille sur un bateau,
Chaînes d'amour, ivre étau,
L'ouïe exalte les bas secrets,
Quand les mots bizarres se créent.
La mer remue le lourd château,
Fastes sanglots, grave alto
Des mimes au destin ancré,
Noyés pour la race sacrée.