La folie du beau prend le solitaire, Il parle au ciel en langue étoilée, L'aurore pure guide l'esseulé Vers la caverne, la porte sous terre. Danger en soie, éclair sauvage hélaient Le sésame expirant les mystères, Murmure vrai, marche sur le parterre...
Le calice doré attend La fleur reine apprivoisée, Pour prendre, dérober au temps L'élan qui viendra reposer. Le destin avorté, autant De sursauts fanés, envasés, Le fond mort gît, reflétant Un or froid jamais apaisé.
Les mots prononcés empalés Sur la livide incidence, La statue finie avalait Mortifère le sens trop dense. Seule en pierre d'évidence, De ses points suturés coulait Un écho en sang. Il parlait De ses mots vivants, en cadence.
Le jour aigu, grandissant, fait La nuit couvant sensible, nid Des âmes lourdes sous l'effet Du triste, du joyeux unis. Aux cieux légers, régnant parfaits, Prendre un éclat d'infini, Il luit sur l'esprit imparfait, Voleur des grandes harmonies.
Elle a tant de souvenirs empressés De sortir que sa tête s'est penchée. Voici venir le combat de l'archer, Il lui tire les flèches du passé. Elles ont le lent poison. Le mal coincé Transpire, sort de l'âme ébréchée. Elles ont le miel. Le parfum relâché...
La tombe s'est fêlée par ses secrets, Ce mort-là a tout avalé discret, Prenant avec lui sa pudeur ravie, Le mot gît perdu, au plus bas, dévie. La nervure folle, en sang, se crée, C'est la force tue qui pousse, survit. Face à moi le silence dense, ancré,...
Ils gueulent « disgrâce » blâmant De leur fébrile jugement, "Pierre qui écrase" pour sentence, L'esprit dressé, malin, tance. Le choc s'excite en eux, dément, La pierre saigne gravement. Gênés, ils nettoient l'existence, Volent l'ultime prestance.
Le roseau maladroit au vent, Ses illusions meurent en terre, Racines nouées se mouvant Dans le sable séché délétère. Il se cambre, danse, devant Les rêves transis qu'il déterre, Doutes de vie des solitaires, Force souple des survivants.
Cette fleur vibre au destin De l'éclair, le désir hautain, Elle absorbe un naïf en sang, Quand le morne salive passant. Les amants s'agitent, pantins, Le trouble vif pendu au teint. J'ai tué la rose poussant Les rêves déchus, impuissants.
L'art flatte le feu, indécent, Ses tourments enroulés de sang, Déliés, libres sur le blanc, Ce pur malheur chante troublant. Ses peurs se font graines d'encens, Les cendres pourpres s'assemblant. L'image est sans impurs semblants, Toile en vie des vieux...
Les anges vomissent la barbarie, Ailes en feu par les furieux blessant La vie même. Ceux-là ont bien tari L'antre blême, leur néant de sang. L'acide fumeux brûle, encensant Les jeunes chiens qui fauchent l'innocent. Leur lit, fosse commune où s'écrit...
La nuit couche les dures armures, Les bruits rodés, les vanités, Le plein esprit est liberté, Écrin des mots sans voix, murmure. L’œil sur la lame affûtée, Des vertueuses vérités, La lune lucide trop mûre Est porte claire dans le mur.
La rose ne ment pas, l'excès Haï d'en dessous, encensé. Qui vainc les épines plantées, Aura le plaisir mérité. La rigueur est brillant corset, La reine sans repos, nuitée Du pétale parti, Il sait Qu'elle meurt de sa dignité.
Quand vie et mort s'unissent à l'horizon, Le crépuscule des sensibles lève Le maître Temps à l'écoute, élève D'une fleur sur la vague au diapason. C'est l'instant des sublimes déraisons, Le soleil est tombé, la lune soulève Le tendre feu qu'un poète enlève....
Les étoiles se sont couchées Semées ça et là Pour la petite histoire Aucun mot ne sera commenté Que ma petite histoire Devienne la vôtre Merci de m'avoir lue.
J'ai bien ri A chercher mari, L'un était petit, L'autre plein d appétit, Et celui-là voulait des petits. Ciel ! Le mari Caché sous mon lit, Est-il parti ? Non, il est ici, il git, Bonne nuit, ma momie.
On a lâché les gladiateurs, Le doigt baissé jouissif rature Les destins gonflés en pâture, Le pathos s'ébat, fier acteur. Beauté au scalpel qu'on suture A l'âme bradée. Sépulture De la mort publique, frayeur Épiée, sans gêne du voyeur.
Mes sens d'éther, mes pleurs froids se lient A une éponge aux mille années, Le ciel ensorcelle illuminé, Tristesse ruisselle, la voûte plie. Se pendre à ses illusions fanées Qui cèdent, sas vers la mélancolie. Y-a-t-il vie ou seule destinée ? Même les...
J'entrouvre l'écrin, le vent embaumant Les rubans d'antan rangés finement Parfumés. Ils s'envolent destinés, Et le temps des caprices vit, renaît. On rougit, on aime éperdument Le nounours dévoué, le bon, l'aîné, On se nourrit pour toutes les années Qui...
Le Sage cueille sa fraîche pensée Et lui dit : « Tu es en vie ce matin, Tu es parée de merveilles, d'excès, Pour fuir l'impasse, l'ultime chemin. L'abîme te fera grimper. Tu sais Qu'on fait reculer le cercueil certain, Qu'on fait fleurir les normales...
Son âme palpite, pensive, Retient chaque mot, possessive,La poésie lâchée de s'étendre,Et suspendre l'instant tendre. La voix hors d'elle est lascive,Les nœuds ombragés se détendre.La porte infime est poussive,Surprendre le beau et attendre.
Le sherpa premier, raisonné, Je le laisse me surpasser,La hauteur prend imaginée,Au-dessus du tourment, il sait. La peur monte, tombe cassée,Mon coeur en sang l'a ramassée,Détaché, l'esprit culminait,L'étendard entre eux le menait.
Le poisson languit, somnolence Sur le refrain d'eau, le silence.Le ciel à l'écoute respire,Nageoires ou ailes ? Il soupire. Il est curieuse insolence,Vouant le rare en son empire,Car les poissons volants inspirentNos terriennes ambivalences.
Le chameau porte ses brûlants soucis, Bosses de toutes ses vies entassées, Cogné par la peine aride si Trouble qu'il boit ses larmes, insensé. Le ciel lorgne de suaves éclaircies Sur le mal en braise, charge pressée Sur son dos. Au soir, le puits l'a...
Le vent dévêtit les fleurs emportant Au loin leur chair de pétales défaits. Le papillon se frustre imparfait, De la peine à l'élan, il attend. Le moment l'appelle, il est partant Vers tous les lilas d'été magnifiés. Son vol délié se fige stupéfié, Et...
"Quelle impudeur d'écrire", lui dis-je. "Pas de pudeur en poésie", me dit-elle.
Qui a vécu dans un pot, a l'intelligence du pot, me dis-je.
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