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Il laisse son lit de lavande
Bonjour, merci, s'il vous plaît, Cultivant le tact en son potager, Il astique ses fleurs en plastique, La souris a mis ses chaussons, Elle effleure sans même toucher, Il cache sa peine d'un voile, Marchant sans déranger, Il laisse son lit de lavande,...
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J'irai là où la terre bat
D'une serrure, la lumière perçait, Fil tendu à l'étoile pour partir, Vers le creux du rêve clair qui attire, Mes pensées acquises seront bercées. J'irai là où la terre bat, soupire, Où l'a parole dit vrai, vous inspire, Où l'essentiel apaise, voit passer...
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Homo phallus
Frustré mais bien dressé, Il a des rêves émancipés, Il érige des tours carrées, En bas, les femmes dociles, En haut, les anges perchés, A tendance bipolaire, Il court dans l'escalier, Dame putain l'a refusé, Pénélope l'a remplacé, Il vieillit sans l'anatomie,...
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La prison dans l'eau
Le préjugé est la prison Sans fin des dociles pensées, Ligotant la simple raison A tous les possibles lissés. On revend le prêt à penser, L'espoir, le cliché de saison, Qu'on colle dans sa maison Dans l'eau. Le ciel rapetissait.
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La rose l'aime
La crainte étreint la passion, Les sens perlés de tout avoir, Pour tout perdre griffée de noir, Livide de grave émotion. La rose l'aime, rit de gloire, Les vents, sensible dévotion. Du rouge frénésie, se croire Éternel. Vive condition.
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Ces prophètes de beauté
Elle est née choyée, la romance, Celle du démon qui portait L'ange dans l'abysse immense, Son souffle bas, ressuscité. Leur vide en fleurs, verger hanté Où vont les sublimes démences. Ils marient les mots rares, semences De ces prophètes de beauté.
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Le sens étoilé
Elle s'élève claire montgolfière, Laisse sa main pour une fine aile, Les astres contraires brillent en elle, La lune courtise le soleil fier. Son épopée colore le réel, Le lierre aussi va vers la lumière, Un ruban souple tient la montgolfière, L'intuition,...
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Ce rond cimetière végétal
J'ai enterré les secrets. Vanité ! Les racines immenses envoûtaient, On n'échappe guère à l'air de Santal Dans ce rond cimetière végétal. La terre sait, la fleur est libérée, Murmure au papillon atterré, La tige renaît, pleure ses pétales. Rien ne s'oublie....
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Jugé extraordinaire
Ils gueulent « disgrâce » blâmant De leur fébrile jugement, "Pierre qui écrase" pour sentence, L'esprit dressé, malin, tance. Le choc s'excite en eux, dément, La pierre saigne gravement. Gênés, ils nettoient l'existence, Volent l'ultime prestance.
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On ne dérange pas les morts
La tombe s'est fêlée par ses secrets, Ce mort-là a tout avalé discret, Prenant avec lui sa pudeur ravie, Le mot gît perdu, au plus bas, dévie. La nervure folle, en sang, se crée, C'est la force tue qui pousse, survit. Face à moi le silence dense, ancré,...
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La porte infime
Son âme palpite, pensive, Retient chaque mot, possessive,La poésie lâchée de s'étendre,Et suspendre l'instant tendre. La voix hors d'elle est lascive,Les nœuds ombragés se détendre.La porte infime est poussive,Surprendre le beau et attendre.
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L'idéal mort
Les anges vomissent la barbarie, Ailes en feu par les furieux blessant La vie même. Ceux-là ont bien tari L'antre blême, leur néant de sang. L'acide fumeux brûle, encensant Les jeunes chiens qui fauchent l'innocent. Leur lit, fosse commune où s'écrit...
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La reine sans repos
La rose ne ment pas, l'excès Haï d'en dessous, encensé. Qui vainc les épines plantées, Aura le plaisir mérité. La rigueur est brillant corset, La reine sans repos, nuitée Du pétale parti, Il sait Qu'elle meurt de sa dignité.
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La lune est insomniaque
La nuit couche les dures armures, Les bruits rodés, les vanités, Le plein esprit est liberté, Écrin des mots sans voix, murmure. L’œil sur la lame affûtée, Des vertueuses vérités, La lune lucide trop mûre Est porte claire dans le mur.
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J'ai tué la rose
Cette fleur vibre au destin De l'éclair, le désir hautain, Elle absorbe un naïf en sang, Quand le morne salive passant. Les amants s'agitent, pantins, Le trouble vif pendu au teint. J'ai tué la rose poussant Les rêves déchus, impuissants.
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Les normales pensées
Le Sage cueille sa fraîche pensée Et lui dit : « Tu es en vie ce matin, Tu es parée de merveilles, d'excès, Pour fuir l'impasse, l'ultime chemin. L'abîme te fera grimper. Tu sais Qu'on fait reculer le cercueil certain, Qu'on fait fleurir les normales...
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Mon mari est une momie
J'ai bien ri A chercher mari, L'un était petit, L'autre plein d appétit, Et celui-là voulait des petits. Ciel ! Le mari Caché sous mon lit, Est-il parti ? Non, il est ici, il git, Bonne nuit, ma momie.
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L'esprit imparfait
Le jour aigu, grandissant, fait La nuit couvant sensible, nid Des âmes lourdes sous l'effet Du triste, du joyeux unis. Aux cieux légers, régnant parfaits, Prendre un éclat d'infini, Il luit sur l'esprit imparfait, Voleur des grandes harmonies.
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Toile en vie
L'art flatte le feu, indécent, Ses tourments enroulés de sang, Déliés, libres sur le blanc, Ce pur malheur chante troublant. Ses peurs se font graines d'encens, Les cendres pourpres s'assemblant. L'image est sans impurs semblants, Toile en vie des vieux...
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Le roseau maladroit
Le roseau maladroit au vent, Ses illusions meurent en terre, Racines nouées se mouvant Dans le sable séché délétère. Il se cambre, danse, devant Les rêves transis qu'il déterre, Doutes de vie des solitaires, Force souple des survivants.
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Le calice doré
Le calice doré attend La fleur reine apprivoisée, Pour prendre, dérober au temps L'élan qui viendra reposer. Le destin avorté, autant De sursauts fanés, envasés, Le fond mort gît, reflétant Un or froid jamais apaisé.
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Le poète nu
La pensée s'est déshabillée, La magie enfouie lui seyait, Une clef de tout emmenait Au chaos sans plafond, damné. L'inconscient roi émerveillé, Revint son esprit couronné. La raison libre, tous croyaient Le poète nu, les mots innés.
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Une flèche d'excès
Elle a tant de souvenirs empressés De sortir que sa tête s'est penchée. Voici venir le combat de l'archer, Il lui tire les flèches du passé. Elles ont le lent poison. Le mal coincé Transpire, sort de l'âme ébréchée. Elles ont le miel. Le parfum relâché...
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J'ai cherché Dieu
J'ai cherché Dieu derrière une pierre Dure sans bouger malgré mes prières. J'ai cherché Dieu dans le creux d'une rose Gorgée au matin, chair d'apothéose. L'âme dépassant le maître des choses A arraché la beauté, meurtrière, Mené l'enfer banni à la lumière....
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Péché au cou
Pour ses ennuis élevés, imaginaires Il était piteux, misérablement Traîné devant le sot public dément, Celui narquois de son éclat de nerf. Honte à lui ou à ses congénères ? Ils le mirent sur l'âne, le tournèrent En ville, péché au cou, sec, le blâmant,...